Le chef de l’Etat a récemment signé un programme de désarmement dans les régions de l’Extrême Nord, du Nord Ouest et du Sud Ouest.
Le “comité national de Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration” (CNDDR) mis sur pied par le Président Biya a pour rôles majeurs, d’accueillir et de désarmer les ex-combattants” du groupe terroriste Boko Haram ainsi que des groupes armés des régions anglophones, de collecter leurs armes, et d’aider à leur réinsertion dans la vie civile. Selon le texte du président de la république, ce comité sera présidé par le Premier ministre Philémon Yang et disposera des centres à Bamenda et Buea, chefs-lieux des régions du Nord ouest et du Sud Ouest, ainsi qu’à Mora, une des principales villes de l’Extrême nord où sévit Boko Haram.
Le décret du Président Biya, promulgué dans un contexte où les incidents se multiplient dans les régions en crise, en proie à un conflit entre l’armée et des séparatistes. Le président de la république, avait appelé le 6 novembre dernier lors de son discours de prestation de serment, les sécessionnistes à déposer les armes.
La dernière attaque menée par le groupe Boko Haram quant à elle a fait 29 blessés mercredi dernier à Amchidé (Extrême-nord), où une femme a commis un attentat-suicide dans cette ville proche de la frontière avec le Nigeria, le pays d’origine du groupe djihadiste.
Les attaques du groupe Boko Haram sont en recrudescence depuis quelques mois dans la région du lac Tchad, qui regroupe le Nigeria, le Niger, le Tchad et le Cameroun.
Une attaque qui intervient à la veille d’un sommet extraordinaire qui regroupait les chefs d’Etats et de gouvernement du lac Tchad auquel prenait part le Premier ministre camerounais représentant le chef de l’Etat à N’Djamena pour discuter de la lutte contre le groupe djihadiste.
A cette occasion, ils ont réclamé plus de soutien de la communauté internationale et affirmé vouloir changer d’approche dans la lutte contre Boko Haram.
Les politiques de désarmement, de démobilisation et de réinsertion, appelées DDR, sont des processus courants dans les pays en proie à des conflits.
Ainsi, la Centrafrique a lancé en 2017 son programme de DDR pour les groupes armés qui sévissent dans le pays, sans véritablement enregistré de succès jusqu’à présent, espérant que le Cameroun fera mieux.